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Le château

Si le château ne se visite pas, les visiteurs peuvent monter jusqu’à lui et se promener le long de ses majestueuses tours. De ce promontoire, appelé « terrasse des canons », la vue sur le joli village médiéval d’Apremont, sur la rivière sauvage l’Allier et sur l’imposant toit des écuries est saisissante et permet de mieux appréhender la formidable unité du lieu. A l’instar de beaucoup de lieux en France, le château d’Apremont tel qu’on le connait actuellement est le fruit du génie de plusieurs hommes et femmes intervenus à chaque siècle… En effet, selon leurs niveaux de fortune, les innovations de l’époque et leurs aspirations, les propriétaires du château d’Apremont ont beaucoup retouché l’ancienne forteresse médiévale.

Une forteresse médiévale

Situé sur une hauteur de la rive gauche de l’Allier, le château d’Apremont domine la seule voie longeant la rivière. C’est pourquoi, dès le Moyen-âge, la position fût fortifiée. La bâtisse qui se dresse à l’endroit du château actuel est alors composée de quatorze tours, de fossés et de hautes murailles. Son rôle est de défendre le passage mais aussi de percevoir un péage.

Les nombreuses guerres qui opposent l’État de Bourgogne au Royaume de France laissent la demeure en ruine. A la fin de XVe siècle, le château passe entre les mains de Philibert de Boutillat, bailli de Nevers puis trésorier de France qui reconstruit Apremont. C’est donc à ce Seigneur que le château doit ses cinq majestueuses tours. 100 après, Apremont devient la demeure du seigneur de Roffignac. Il surélève d’un étage le grand corps de logis et perce de larges ouvertures, améliorant grandement le confort de l’endroit.

Un château familial qui se transmet par les femmes

En 1722, Louis de Béthune achète Apremont aux Roffignac et, depuis lors, le domaine est resté dans la même famille, en ligne féminine. Le château est alors en assez mauvais état. D’importants travaux de restauration seront entrepris par l’arrière-petite-fille du comte de Béthune, Caroline de Masseran, qui devient Marquise de Saint-Sauveur en 1801 : Le toit est agrémenté de lucarnes à front galbé, une plateforme est aménagée autour du château afin de permettre un passage plus aisé des calèches et de volumineuses écuries sont construites aux pieds du château. Son fils continue les travaux et abat la galerie nord pour dégager la vue sur l’Allier.

A la fin du XIXe siècle, Antoinette de Saint-Sauveur épouse Eugène Schneider, maître de forges au Creusot, et troisième de la dynastie industrielle. Il tombe amoureux de l’endroit et entreprend à l’Entre-deux guerres un grand nombre de travaux d’embellissement et de modernisation du site. La forêt est percée de vastes allées, des étangs sont créés et les maisons du village sont toutes repensées afin de coller à l’image qu’Eugène Schneider se fait du lieu à la fin du Moyen-âge.
Le château aussi subit de nombreux changements : Les tours sont restaurées au moyen de pierres tirées d’anciennes carrières du village ; la façade ouest est remaniée dans le style de la fin du XVe siècle, l’électricité et l’eau courante sont installées.

Le site passe à la famille de Brissac grâce au mariage de May Schneider, la fille d’Eugène et d’Antoinette, avec le duc de Brissac. Ses enfants, Gilles et Elvire, reprennent le flambeau quelques années plus tard, chacun dans son domaine de prédilection, à savoir le jardin pour Gilles et la forêt pour Elvire.

C’est aujourd’hui Louise Hurstel, petite-nièce de Gilles et Elvire de Brissac, qui a repris la gestion de l’endroit avec son mari Pierre-Armand.

Parc floral d'Apremont-sur-Allier
Parc floral d'Apremont-sur-Allier

Les aventures des canons d'Apremont

Aux pieds du château se trouvent deux canons chargés d’histoire ! Ces canons, nommés Mercure et Julien, ont été fondus en 1747 et 1748 sous Louis XV. Pour les protéger, Eugène Schneider les fit venir du Creusot juste avant la seconde guerre mondiale. Cachés pendant des années, ils sont ensuite installés sur les remparts du château à l’occasion de l’ouverture du parc floral au public en 1970.

Volés en novembre 2021, les deux canons sont miraculeusement retrouvés 6 mois plus tard dans un centre de recyclage où ils devaient être fondus. Chacun d’eux est scié en deux parties et de profondes griffures laissées par les grappins les ont défigurés. Leur remarquable restauration est effectuée par la fonderie de Coubertin avec le concourt du groupe Derichebourg. Ils retrouvent leur place d’origine le 9 juin 2023.