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Le parc floral d'Apremont

Le Parc Floral d’Apremont-sur-Allier, situé à une dizaine de kilomètres de Nevers, dans la région du Berry au cœur de la France, offre un cadre exceptionnel, semblant suspendu dans le temps. Le château, qui se dresse sur la rive gauche de la rivière, crée une toile de fond majestueuse. À ses pieds, le long de la rive boisée de l’Allier, s’étend une enfilade de charmantes maisons médiévales, chacune avec son propre petit jardin, des haies en topiaire, des fleurs et des plantes grimpantes. C’est là, au milieu des années 1970, que Gilles de Brissac a conçu son parc paysager de près de 5 hectares, véritable bijou de fantaisie, où se mêlent l’abondance des jardins anglais et la rigueur des parcs à la française. Le parc floral d’Apremont n’est pas le jardin du château. Gilles a choisi de l’intégrer au village classé parmi les plus beaux de France, afin qu’il en soit la suite naturelle.

Un jardin à l'anglaise, une structure à la française

La transition entre le village d’Apremont-sur-Allier et le Parc floral d’Apremont s’effectue tout en douceur. Les grilles du jardin s’ouvrent sur ce qui était autrefois la place du village et qui abrite aujourd’hui le jardin blanc, hommage à celui de Sissinghurst dans le Kent, et point de départ de l’itinéraire qui conduit à travers le parc floral. L’épaisse mixed border dans les tons de blanc, d’argent, de gris et de vert se détache sur une haie de charmille taillée en topiaire. Le jardin blanc, dont les 4 tilleuls sont les seuls arbres qui étaient là avant la création du parc, abrite un groupe de charmantes maisons médiévales posée sur un gazon épais parfaitement entretenu.

Un sentier s’en échappe, amenant le visiteur sous une voûte odorante de glycines de Chine et du Japon. Cette pergola de plus de 100 mètres est plantée d’espèces de glycines précoces et tardives afin d’offrir aux visiteurs le spectacle de leur floraison le plus longtemps possible, de mi-avril à fin mai. Entourant cette voûte odorante, les bordures de printemps et d’été n’ont de cesse de changer au cours de l’année. Aux timides pensées et tulipes colorées qui l’égayent dès la fin du mois de mars succèdent roses, pivoines, iris, alliums, alstroemères, delphiniums… Une spectaculaire collection de dahlias aux couleurs éclatantes vient clore la saison. Toutes nos plantes annuelles et vivaces sont étiquetées, permettant ainsi à nos visiteurs de mettre un nom sur ce qu’ils découvrent à chaque étape de leur parcours.

Si ce parc prend des allures de jardin anglais, il garde, grâce à ses nombreuses topiaires de charmille, une rigueur toute française. Pour Gilles, chaque jardin doit en effet posséder une structure architecturale, et ce sont dans les jardins dits à la française que cette structure prend tout son sens. Au parc floral d’Apremont, le gazon fait le lien entre les différents espace et les haies taillées permettent de définir et d’encadrer ces espaces. C’est ce trait d’union entre deux styles de jardin qui donne au jardin d’Apremont-sur-Allier son charme unique.

Un jardin de fabriques

Dès les premières esquisses du parc floral d’Apremont, Gilles de Brissac a voulu agrémenter son jardin avec des fabriques. Aussi appelés « folies », ces petites constructions, très en vogue dans les jardins anglais du XVIIIe siècle, égayent la promenade du visiteur et rendent hommage à l’esprit créatif et original de Gilles. Les trois fabriques du parc floral, à savoir le pont chinois, le belvédère et le pavillon turc, ont été réalisées d’après les dessins d’Alexandre Serebriakoff, un portraitiste d’intérieur d’origine Russe grand ami de Gilles.

Le pont chinois, installé en 1985, est la première fabrique à fleurir dans le jardin d’Apremont et il en devient rapidement son symbole. Sa couleur rouge vif contraste avec les verts des pelouses qui l’entourent.
Avec son habituel souci du détail, Gilles décide d’utiliser deux sortes de matériaux pour réaliser son pont. Toutes les parties au contact de la main du visiteur sont en bois, tandis que pour le reste du pont c’est l’acier galvanisé qui est choisi pour sa solidité et sa pérennité. Le pont est peint avec une peinture classique puis un glacis pour rappeler la brillance et la beauté des laques chinoises. Les arêtes de son toit et les boules du sommet sont dorées à la feuille d’or.

Le pavillon turc, datant de 1994, semble posé sur l’eau. Il est placé de sorte que le visiteur puisse voir son reflet complet quel que soit l’endroit d’où il le regarde. Son apparence évoque les rives du Bosphore en Turquie et de nombreux éléments reprennent les codes de l’empire Ottoman : Les dessins en fer forgés représentant des œillets, le croissant de lune que l’on retrouve sur la pointe du pavillon ou encore le sol en carreaux de zellige réalisés à Tétouan au Maroc.
Les quatre peintures que l’on aperçoit à l’intérieur ont été réalisées par Jacques Roubinet, l’un des habitants du village d’Apremont dans les années 90. Elles illustrent les différents âges de la vie à travers les saisons. Un jeu de miroirs permet de voir d’un seul coup d’œil l’ensemble des tableaux, pourtant placés sur les quatre faces du pavillon.

Dernier né, le Belvédère a été construit en 1997. Il est inspiré du Palais de Pavlovsk en Russie. L’intérieur est orné de grands dessins en carreaux de faïence réalisés par la faïencerie d’art Montagnon à Nevers d’après des peintures d’Alexandre Sérébriakoff.
Ces tableaux représentent le périple des Polichinelles, personnages de la comédie traditionnelle italienne, partis explorer le monde à la recherche non pas d’un trésor, mais du plus bel endroit où vivre. Venise est leur lieu de départ, et, après avoir traversé quatre continents, c’est le paisible parc paysager d’Apremont, avec ses étangs, ses cygnes et ses maisons fleuries qui signera l’arrêt de leur voyage.

Un jardin d'arbres et d'eau

Votre promenade vous conduira également dans le vaste arboretum du parc floral d’Apremont. Véritable sanctuaire de la diversité végétale, l’arboretum offre aux visiteurs une immersion au sein d’une collection impressionnante d’arbres aux essences variées et venant du monde entier : érables japonais, tulipiers de Virginie, hêtres pleureurs, gingkos biloba, liquidambars, sequoias géants, cyprès chauves… qui s’inscrit dans la tradition des collections botaniques des XVIIIe et XIXe siècles. C’est pour le visiteur une opportunité de se familiariser avec la richesse de la flore arboricole, d’admirer des formes et des feuillages variés, tout en appréciant le calme et la fraîcheur qui règnent en maîtres dans cet éden naturel.

Afin d’apporter de l’eau à son parc, Gilles de Brissac fait construire dès les années soixante-dix un nouveau point d’eau dans le pré qui surplombe le jardin. Cet étang est alimenté sur le principe du réseau gravitaire par les cours d’eau de la forêt et les trop-pleins d’autres étangs situés plus haut sur les terres. C’est cette « réserve » qui approvisionne aujourd’hui la succession de petits étangs du jardin, éléments indispensables au charme et à l’équilibre du parc floral d’Apremont.

Surplombant le pont chinois, la cascade est l’un des éléments remarquables du jardin. Nichée dans un ancien lit de carrière, il aura fallu déplacer plus de 650 tonnes de rochers pour la créer.

Parc floral d'Apremont-sur-Allier

Le parc Floral d’Apremont-sur-Allier est bien plus qu’un jardin : c’est un voyage à travers le temps, l’espace et la créativité humaine, une ode à la nature et à l’art du jardinage. Que vous soyez passionné de botanique, de photographie ou simplement en quête d’une promenade apaisante, le Parc Floral d’Apremont est un trésor à découvrir au cœur du Berry.